Mai 1999.
Mon premier voyage, que je qualifierais d’initiatique ou de repérage, s’effectue dans la hâte et un climat d'excitation intense compte tenue de mon amour pour ce grand pays, berceau de mes rêves les plus fous et catalyseur de toutes mes idées d'ambitions.
Prendre un long courrier pour la première fois de ma vie est une expérience incroyable.
Je suis accompagné d'un ami et nous n'avons absolument rien préparé en ce qui concerne les hôtels ou les lieux à visiter, ce qui ajoute à notre curiosité mais aussi notre crainte de l'inconnu si loin de nos racines.
Le décollage de l'aéroport de Francfort me transperce de peur et je reste collé à mon siège totalement crispé et incapable de pensé à quelque chose d'apaisant.
nous arrivons sur le terminal de Los Angeles et là, l'immensité de la ville la nuit nous stupéfait.
Ma vision de certaines choses devient claire.
Les rencontres éventuelles ne doivent pas se faire autour
de gardes du corps, de barrières ou de 200 autres fans en
délire, avides d’un cliché qui n’aura
rien de personnel.
Faire comme tout le monde ne m’intéresse pas.
A l’affût, bien renseigné par la presse locale et les gens du cru, je fais des rencontres privilégiées loin des caméras et de la foule : James Caan, Wes Craven, Steve Buscemi, Aidan Quinn, Michael Hagerty (le concierge de Friends) et
Peter Falk qui, devant sa maison de Beverly-Hills, m’autorise à le prendre en photo.
Ce dernier
klaxonne deux fois puis me fait un signe de la main en guise d'au
revoir, avant de partir au loin dans une Cherokee dernier
cri…je comprends, à ce moment, qu’il m’est
désormais possible d’approcher des gens influents et
donc d’espérer sérieusement réaliser
un jour mon rêve…celui de voir les droits de mon futur
roman être adaptés à l’écran.
Après
tout, d’autres y sont arrivés avant moi.
Ma rencontre
fortuite avec Rodrigo Vidales, un ingénieur (en
vidéo et systèmes de télévision)
d’origine française (Bayonne) travaillant
sur la série Friends,
va booster ma lente progression.
Me proposant de pénétrer dans le saint des saints
du cinéphile, la mecque du cinéma mondial, à
savoir les studios de la Warner Bros. de Burbank
(à dix kilomètres de Hollywood) celui-ci,
me suit pas à pas, me demandant de faire très attention
quant aux photos.
Il se trouve que les vedettes (en tout cas une majorité),
détestent être prises en "filature" sur leur
lieu de travail.
J’exulte, m’attendant à voir certaines d’entre
elles débouler devant moi, mais rien ne vient et il faut
partir pour la France dans quelques heures.
Frustré, je flâne ici et là et parviens tout
de même à croiser Matthew
Perry (le "Chandler" de Friends)
dans une vieille Saab 900, arborant une mine congestionnée
et une casquette de la production, visée à l’envers,
sur la tête.
Un peu plus tard, dans cette même journée , sur Beverly-Hills je fais la rencontre des pompiers de la ville et ceux-ci , très cool, me propose de prendre la caméra et de filmer un souvenir très personnel:
Je vais marcher
longtemps sous un soleil de plomb pour déboucher sur les
studios de la télévision NBC.
Un hélicoptère aux couleurs de cette dernière
atterrit et je m’en vais poser des questions au passager sur
La
petite maison dans la prairie.
Je veux connaître les lieux de tournages, d’éventuelles
bonnes adresses, mais personne ne sait quoi que ce soit.
Dépité,
je prends un bus pour me rendre sur l’une des plages les plus
connues au monde.
Santa Monica beach.
Là, le grand Stephen
J. Cannel (producteur de Rick
Hunter, 21
Jump Street et de L’agence
tous risques) fait son jogging et je l’arrête
pour lui faire part de mes sentiments à son égard...
Vous savez, le personnage rivé à chaque fin d’épisode
devant sa machine à écrire et qui envoie valdinguer
une feuille de papier dans les airs ?
Souriant, ce géant de la production hollywoodienne me souhaite
la bienvenue.
Un peu plus tard, sur la même plage (servant de décors
à plusieurs séries TV, dont Alerte
à Malibu et Pacific
blue), je croise David
Schwimmer (Ross de la série fétiche
des américains, à savoir Friends)
aussi antipathique que pressé sur son V.T.T.
Je rencontre
notamment un producteur indépendant du nom de John Baun
avec qui j’entame une très vive discussion passionnée
sur le thème de mes projets d’avenir, celui-ci est
très enthousiasmé et me tend sa carte tout en me conseillant
de terminer mon roman au plus vite afin de le recontacter… à
suivre donc.
A peine sorti de la même limousine, l’acteur Aidan
Quinn (Légendes
d’automne), fils du feu Anthony va m'être présenté.
Ci-dessous une photo que j'ai prise et qui montre mon compagnon de route d'alors avec Michael Hagerty (le concierge de la série culte "friends".
Celle -ci a été prise sur Hollywood boulevard en compagnie de l'acteur Aidann Quinn (fils de feu Anthony Quinn) celui-ci a été vu dans de nombreux films tels que "Michael Collins", "légendes d'automne" ou encore "blink".
Ici c'est avec le défunt Seymour Cassel ( croc-blanc, animal factory, proposition indécente) que mon pote pose.Je rencontre, lors d’une vente en plein air, un acteur que
je suis seul à reconnaître, ce jour-là.
Ce dernier,
une poussette dans les mains, me dit s’appeler Timothy
Carhart et je me souviens alors l’avoir vu incarner
des seconds rôles dans des productions comme :
A
la poursuite d’octobre rouge, S.O.S
fantômes, Thelma
et Louise, Red
Rock West , Le
flic de Beverly Hills 3 ou encore Air
Force One.
TIMOTHY CARHART
Mon avion attend, alors que je regarde une dernière fois la piste d’envol, les mains tendues et crispées par une peur viscérale du décollage.Je sais déjà que mon prochain périple m’apportera bien plus, mais impossible pour moi de repartir sans avoir accompli une chose hautement symbolique à mes yeux : Aux mépris des lois et des risques encourus, je gravis la colline sur laquelle trône l’imposante enseigne Hollywood.
Je filme les alentours, mais à peine ai-je le temps de reprendre mon souffle, voilà qu’un avertisseur sonore m’ordonne de quitter les lieux sous peine de poursuites judiciaires, aussi, je prends la poudre d’escampette.
Content de mon exploit...pendant un court instant, j’étais
le maître du monde.
Ceci restera l’un des plus beaux moments de ma vie.
A mon retour
au pays, je participe activement au développement d’un
magazine au tirage limité pour lequel je tente de jouer les pseudos journalistes.
Remarqué par un journal à grand tirage possédant
des pages locales, je deviens "correspondant cinéma"
de la ville et mes articles s’enchaînent avec pour l’un
d’eux, une photo et une enquête sur le
phénomène Star Wars, issues de mon récent
voyage aux "States".
Mais le temps
passe.
D’usine en usine, je ne me sens pas à ma place dans
celles où je travaille et il me faut repenser au futur.